Derrière le terme de risques psychosociaux (RPS) se cachent très souvent des notions de stress de façon générale, de harcèlement moral voire sexuel. La sophrologie va permettre de créer une parenthèse dans la souffrance vécue par le salarié afin que ce dernier puisse réinvestir son corps pour redresser la barre
Les manifestations des RPS
Les manifestations des RPS vont se traduire, du côté de l’entreprise, par :
- un absentéisme plus important ;
- une fréquence accrue d’accidents ou d’incidents sur la chaine de production, d’où une productivité en baisse et une qualité de produit également en baisse, le travail étant pris avec moins de rigueur ;
- un climat social plus tendu.
Remédier à cette situation ne peut être que positif sur le plan économique.
Du côté du salarié les symptômes des RPS vont se manifester notamment par :
- des troubles du sommeil ;
- de l’irritabilité ;
- une tension physique pouvant aller vers des troubles musculo squeletiques
- des maux de têtes importants ;
- une perturbation de l’appétit.
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Les situations extrêmes pouvant aboutir à un burn-out complet, voire le passage à un acte dramatique et définitif.
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comment stopper ces risques ?
La temporalité dans laquelle on se situe, sans réellement modifier l’axe de l’intervention sophrologique, modulera l’intensité suivant l’état « SOS personne en perdition » ou « ça peut aller mais … » ; soit une approche préventive, soignante ou urgente.
Après quelques échanges, on se rend compte que très souvent c’est le sujet qui disparaît au milieu de la souffrance vécue. Un chaos semble prendre place et emporte tout.
En situation d’urgence, il faut arrêter l’hémorragie, poser un garrot. Avant de chercher les causes, il est nécessaire de replacer l’individu en son centre et ce, que les causes soient internes ou externes au monde du travail.
La personne en souffrance a la sensation de subir la situation vécue sans moyen de stopper les vagues qui la submergent. Le but immédiat est d’arrêter les déferlantes et de reprendre un tant soit peu la maitrise du gouvernail.
- être dépassé par la demande, problème de formation, de compétences ;
- ne plus avoir de demandes, réduction de l’éventail des actions à faire au sein de l’entreprise, mise au placard ;
- travail posté, amplitudes horaires trop importantes ;
- responsabilités trop lourdes.
La sophrologie va permettre de créer un espace et un moment, une parenthèse où le phénomène négatif est expulsé pour laisser place à la prise de conscience de soi. Il est nécessaire de réinvestir son corps pour pouvoir peser sur les choses, sur les leviers à actionner pour redresser la barre. Reprendre contact avec le corps vécu, le corps conscientisé. Renforcer la confiance en soi qui s’est peu à peu envolée en même temps que le corps se dématérialisait et se retirait pour ne plus se vivre que dans la souffrance. Recouvrir une forme de plaisir dans le ressenti.
Ce moment ressource que procure la sophrologie va ensuite permettre l’analyse de la situation et lepourquoi suis-je las (là).
Quel que soit le mal être, le sujet est toujours présent et il y a donc possibilité de réorienter vers le pôle positif. C’est en s’appuyant sur ce corps respirant, même difficilement, qu’il est possible de construire sainement.
Par la sophrologie la personne va reprendre corps et la notion de densité de soi va croître. Le salarié va reprendre de la consistance et réinvestir son potentiel, apprendre à se redresser physiquement pour s’axer mentalement et ressentir son équilibre stable par la force de ses appuis.
En parallèle, va très vite arriver par cette reconstruction la décision de garder cet axe et donc « comment je suis là et comment je maintiens ? ».
L ‘approche sophrologique pourra se faire de concert en séance individuelle et en collectif avec l’équipe de collaborateurs. Un temps de parole amène à une analyse de poste, à l’organisation de la communication interne, à l’adaptation des compétences, l’exigence et la capacité à répondre, etc.
Maintenir une évolution permanente dans le travail
La prise en compte des RPS a permis de reformuler la relation individu/travail : de l’adaptation de l’homme au travail on s’oriente vers un travail adapté à l’homme. Là où les entreprises ne peuvent voir quecontraintes, elles doivent voir bien au contraire une possibilité d’évolution et de développement.
En effet, en se basant sur un sens l’homme s’adapte, l’entreprise uniformise ses salariés et gomme les différences entre eux. Si on raisonne à court terme, il est bien évident que la production peut être augmentée mais on peut aussi arriver par ce fonctionnement à une apogée et une fin de progression. Les entreprises qui auront fait le choix de garder leurs salariés en tant qu’êtres humains, avec toute la complexité que cela suppose, pourront régulièrement trouver en leur sein des solutions suivant les problématiques rencontrées.
Puisque les passerelles langagières et managériales existent entre sport et entreprises, adoptons aussi la remise en question permanente des deux côtés. Ainsi, les sportifs ont longtemps maintenu un entrainement extrêmement répétitif. L’idée d’avoir le geste parfait au point de vue technique a ralenti certaines évolutions. En sport, il faut de temps en temps surprendre l’adversaire afin de le déstabiliser et pour faire évoluer son jeu. L’athlète sort de ses routines afin de trouver d’autres solutions pour s’exprimer et performer.
Il en est de même pour le salarié, qui est lui aussi confronté à la force et au danger que représente la routine.Certaines routines peuvent être structurantes pendant un temps puis sclérosantes sur du long terme. C’est là toute la difficulté pour une entreprise et ses salariés de réussir cette conjugaison au présent.
Il est nécessaire de maintenir une évolution permanente dans le travail car la répétition aboutira sinon à une perte de sens et une possible perte de soi, mais aussi à une opposition réfractaire à tout changement de méthodes, de poste, etc.
Ainsi, si l’on a souhaité une identification des salariés à l’entreprise, une identification des salariés à leur travail, il est facile de comprendre la déstabilisation que peut augurer tout changement non compris et non désiré. Le salarié est touché tant dans son identité que dans son corps.
En replaçant l’individu en son centre c'est à dire dans son corps il se sent être d’abord par lui-même. De là, le désir de performer dans son travail peut être envisagé et renforcé. Le travail devient un outil de réalisation de soi et non pas une réalisation de soi-même.
Source Tissot/ droit du travail
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