Hypnose et sophrologie ont parfois tendance à être confondues ou considérées comme des techniques soeurs.
Si certaines approches sont sensiblement identiques et que toutes les deux utilisent la voix du thérapeute comme vecteur principal, cet article nous permettra d’aborder les différences fondamentales qui, dans la réalité, en font deux techniques bien différentes.
Avant d’aller plus en avant sur ce sujet, je tenais à préciser que je ne parlerai ici que de l’hypnose thérapeutique. Bien que l’hypnose de spectacle partage le même processus et de nombreux outils avec l’hypnose thérapeutique, elle poursuit un objectif radicalement différent que je ne souhaite pas mettre en lumière.
Le principe de l’hypnose
Difficile de trouver mieux pour définir le principe fondamental de l’hypnose que celui qui a laissé son nom aux techniques thérapeutiques les plus utilisées aujourd’hui. Je citerai donc Milton Erickson :
L’hypnose offre tant au patient qu’au thérapeute un accès aisé à l’esprit inconscient du patient. Elle permet de s’occuper directement de ces forces inconscientes (…) et auxquels on doit accorder toute l’attention requise si l’on souhaite obtenir des résultats thérapeutiques.
Cette présentation met bien en avant la volonté de travailler sur l’inconscient du patient. Pour y arriver, le processus hypnotique nécessite de vous amener dans un état très proche de celui du sommeil, ou plutôt de celui juste avant le sommeil. Cette phase s’appelle la phase d’induction. Arrivé à ce stade, l’hypnothérapeute commencera la phase d’approfondissement en vous demandant de rentrer dans un état de plus en plus profond de relaxation.
De l’hypnose à la sophrologie
À l’opposé de l’hypnose, la sophrologie ne travaille pas sur l’inconscient. Le premier niveau de relaxation dynamique (RD1) travail exclusivement sur la prise de conscience de son corps et de ses sensations, ce qui nécessite une « présence » du patient. S’il arrive qu’il sombre parfois dans le sommeil, ce n’est pas l’objectif.
D’autre part, là où l’hypnothérapeute dirige ou impose, le sophrologue ne fait que proposer. C’est au patient de s’autoriser à faire, à être et à ressentir. La sophrologie ne cherche pas à orienter ou à induire la perception, mais accompagne dans la découverte et l’expérimentation.
Par les exercices proposés, le sophrologue vous amène à un état de relaxation qui reste dans le domaine du conscient. Ce n’est que par l’écoute active de vos sensations et la mise en pratique volontaire de techniques qu’il vous est possible d’agir, en pleine conscience, sur vous même.
Des applications différentes
L’hypnose et la sophrologie ont donc des méthodes, mais aussi des applications différentes. Si l’hypnose a démontré son utilité et son efficacité contre les troubles somatiques, la douleur et en anesthésiologie (chez nos voisins belges, la reine Fabiola a été opérée de la thyroïde avec l’aide de cette technique en janvier 2009), elle ne fait plus l’unanimité dans le domaine de la psychothérapie. À l’image de Sigmund Freud, qui l’abandonna dès 1895 pour développer l’aspect analytique et de la formalisation consciente du problème par le patient, de nombreuses techniques de psychothérapie sont issues de l’hypnose, mais en ont gommé l’aspect directif.
Comme nous l’avons déjà vu au travers d’articles précédents, la sophrologie vous accompagnera efficacement dans la gestion du stress, les troubles du sommeil, la confiance en soi ou toutes les autres situations pour lesquelles il est nécessaire d’apprendre à reprendre le contrôle et se réapproprier son corps et ses sensations pour mieux lâcher prise.
L’hypnose thérapeutique moderne et la sophrologie découlent donc effectivement de la même souche, mais ces deux techniques ont bien des approches différentes de la relation au patient.
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